samedi 19 août 2017

Le paradis au bout du chemin

 

Quelques mots sur les circonstances de la création du livre

 

Un jour, il y a plus de 25 ans, j'ai pu réaliser mon rêve : vivre dans la montagne, en pleine nature. Le petit mas que nous avons réussi à acheter ne payait pas de mine, il était à moitié en ruine, n’avait pas d'eau courante et, comme équipement électrique, juste une ampoule nue.

Mais autour de nous, il n'y avait que le vert des arbres, le bleu du ciel, le rouge, bleu, blanc et or des fleurs et le chant des oiseaux qui, bientôt, commencèrent à se promener sur la terrasse et à nous présenter leurs enfants. La maison était entourée de plantes grasses qui, pendant sept mois de l'année, fleurissaient dans un bleu qui faisait concurrence à la beauté du ciel. La nuit, la seule lumière qui éclaircissait l'atmosphère était celle des étoiles et de la lune...

Nous avions trouvé le paradis. Bien sûr, pour acheter du pain, il fallait calculer la demi-journée, il n'y avait ni bus, ni commerce, ni artisan qui aurait eu envie de s'y aventurer. Mais qui demande des commerces s'il est au paradis ?

Et cependant, certains peuvent s'enrichir même avec le paradis. Surtout lorsqu'ils sont prêts à le détruire. Le maire de notre village avait trouvé la formule : casser le paradis, y construire une route européenne et devenir riche, encore plus riche, beaucoup plus riche, et s'acheter du pouvoir.

Petit obstacle - le paradis ne lui appartenait pas. Et alors ?

La guerre commença. Car le maire aurait tout imaginé, sauf… la résistance. Deux étrangers qui venaient d'on ne sait pas où, qui faisaient on ne sait pas quoi, des sans-le-sou, des sans-pouvoir, qui ne savaient rien de la loi française et qui ne connaissaient "personne", ils osaient défendre leur paradis...

Cette lutte nous a coûté tout l'argent que nous pouvions gagner en vingt ans. Il nous a coûté la tranquillité, parfois la joie de vivre. Il a failli ruiner notre santé et finalement, il a réussi à détruire notre couple.

Le paradis, toutefois, vit toujours. Bien qu’il m’ait coûté tant...

Un jour, je me suis enfuie. Je n'ai parlé à personne ni de la guerre que j'ai menée, ni du paradis qui l'a gagnée. Je ne voulais plus y penser.

Jusqu'au moment où j'ai décidé que tout doit être dit : la volonté de détruire nos derniers paradis pour s'enrichir, la disposition de sacrifier le bonheur des humains et les dernières biosphères intactes pour le pouvoir.  La puissance de l'argent d'engendrer la fraude, la haine, le racisme, d'influencer des gens de bonne volonté, le travail des forces de l'ordre et les décisions des tribunaux, de susciter la corruption, le détournement de subventions, l'avidité, la tristesse.

Vengeance au bout du chemin base sur des faits réels. Il est le récit de la guerre que j'ai menée pendant vingt ans.

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